Révolutionner l’enseignement en 2025 : L’andragogie et l’IA pour les PME et l’éducation
Un virage inéviable pour l’éducation et les entreprises québécoises. Voici comment l’andragogie, les pédagogies actives et l’intelligence artificielle transforment l’apprentissage.
Saviez-vous que la façon dont nous enseignons et apprenons la théorie est en train de changer en profondeur? Partout au Québec, du cégep à l’université, en passant par les PME et en formation professionnelle, le modèle du cours magistral, centenaire, montre ses limites. Ce n’est pas une simple mode, mais une réponse à la passivité qu’il génère et à l’inadéquation avec les besoins des apprenants adultes.
Cette transformation est guidée par un principe simple, mais puissant : l’andragogie. Il s’agit de l’art d’enseigner aux adultes, en se basant sur leur motivation, leur expérience et leur besoin de voir un sens concret à ce qu’ils apprennent. Pour y parvenir, les pédagogies actives et les technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle, sont désormais au cœur de la stratégie.
Le cours magistral, tel que nous le connaissons, génère une passivité psychologique qui entrave la motivation, l’engagement et la mémorisation à long terme, notamment chez les jeunes adultes.
Dans cet article, nous explorerons comment ces différents éléments s’entremêlent pour créer un nouvel écosystème d’apprentissage, plus efficace et plus durable. Nous verrons pourquoi l’enseignant québécois se transforme en facilitateur et comment l’IA devient son meilleur allié pour préparer les professionnels de demain.
Du magistral à l’actif : Le grand saut vers l’andragogie
L’époque où l’enseignant était le seul détenteur du savoir et où les étudiants écoutaient passivement est révolue. Pour les adultes, l’apprentissage doit être pertinent et lié à la résolution d’un problème immédiat. C’est le fondement de l’andragogie. Le modèle magistral, par sa nature unidirectionnelle, ne permet pas cette connexion immédiate, d’où le désengagement observé.
Les pédagogies actives sont la réponse directe à ce défi. En plaçant l’apprenant au cœur de son propre processus, elles permettent de développer des compétences transversales essentielles comme la pensée critique, la résolution de problèmes et l’autonomie. L’apprentissage par projet, les études de cas ou encore la classe inversée deviennent les nouvelles normes.
Les données les plus récentes de 2024-2025 au Québec confirment une situation préoccupante en mathématiques, avec plus d’un élève sur cinq en échec en secondaire 3 et 4 (soit des taux de l’ordre de 20 à 25 %) dans le modèle actuel, très majoritairement magistral. Cette réalité démontre un taux d’échecs en hausse au secondaire et souligne l’urgence d’adopter des méthodes plus actives et concrètes.
Ce changement de posture est le plus grand défi pour les enseignants, qui passent d’un rôle de pédagogue (enseignement aux enfants) à celui d’andragogue (enseignement aux adultes). Cette transition peut être perçue comme un surplus de travail, une contrainte qui peut être résolue grâce à l’hybridation et aux technologies.
« L’andragogie… n’est pas une simple nuance terminologique, mais le fondement qui structure l’ensemble de la réflexion. »
Pourquoi les pédagogies actives sont-elles si efficaces?
Les méthodes actives reposent sur le principe que c’est en faisant que l’on apprend. Elles sont reconnues pour améliorer la motivation, développer des compétences critiques et favoriser une meilleure rétention des informations à long terme. La collaboration et l’enseignement par les pairs exploitent la richesse de l’expérience collective, une ressource clé dans l’andragogie.
L’andragogie se fonde sur six principes clés, dont la motivation interne, l’orientation vers des objectifs concrets et le besoin d’autodirection. Le modèle magistral traditionnel entre en conflit direct avec ces besoins psychologiques des adultes.
L’implémentation des pédagogies actives peut se heurter à la résistance de certains enseignants qui craignent de déroger au modèle traditionnel ou de se voir stigmatisés par leurs collègues.
L’hybridation et l’IA : Le duo gagnant de la transformation numérique
L’enseignement hybride, ou blended learning, est la solution pratique pour concrétiser ces approches à grande échelle. Il s’agit de combiner les sessions en présence avec des activités en ligne, qu’elles soient synchrones ou asynchrones. Ce n’est pas simplement un cours à distance, mais une réorganisation du temps de l’apprenant.
L’hybridation, c’est comme le meilleur des deux mondes. Une partie de la formation se fait à distance (lecture, vidéos), ce qui permet à l’apprenant d’aller à son rythme, et l’autre partie se fait en classe pour pratiquer, échanger et poser des questions.
C’est le modèle de l’enseignement à l’envers : la théorie est vue à la maison (via des vidéos ou lectures) et les devoirs ou exercices (la pratique active) sont faits en classe, sous la supervision de l’enseignant. On passe de l’écoute passive à l’action concrète durant le temps précieux en présentiel.
L’intelligence artificielle n’est pas un simple gadget dans cette équation, elle est un véritable catalyseur. Elle permet de surmonter les contraintes pratiques des méthodes actives, notamment la préparation et le suivi individualisé. L’IA offre une personnalisation à une échelle sans précédent et permet un tutorat intelligent.
Pour une transition réussie, planifiez avec la classe inversée. Assurez-vous que les ressources théoriques à distance sont concises et engageantes pour maximiser le temps de pratique et d’échange en présentiel.
Comment l’IA s’intègre-t-elle au quotidien?
L’IA est un assistant pédagogique omniprésent qui aide l’enseignant à se concentrer sur l’essentiel. Les chatbots répondent aux questions de base, l’analyse prédictive anticipe les difficultés des étudiants, et les outils d’IA peuvent adapter le niveau des tâches en temps réel. La véritable valeur ajoutée réside dans la synergie entre l’humain et la machine, un « nouvel hybride » où l’enseignant se concentre sur l’empathie et la transmission des savoirs tacites que l’IA ne peut pas répliquer.
« Le tutorat hybride humain-IA est la synergie entre le formateur humain et le tuteur intelligent. »
Le dernier rapport Microsoft sur les PME canadiennes souligne que 71 % des PME utilisent désormais des outils d’IA ou d’IA générative, et près de 75 % prévoient d’augmenter leurs investissements dans l’IA d’ici 2026. Même si ces chiffres incluent l’ensemble des usages, ils reflètent une tendance très forte à l’adoption, gestion comprise.
Cette adoption massive représente une opportunité majeure pour tous les acteurs de l’apprentissage. Pour les PME, c’est la chance d’améliorer la productivité de leurs équipes, de réduire les erreurs et de rester compétitives sur un marché en constante évolution. La formation et la montée en compétence des employés sont directement impactées par cette transformation.
Pour l’enseignant, l’IA devient un allié précieux qui automatise les tâches répétitives (notation, préparation des quiz, réponse aux FAQ). Elle permet de retrouver du temps pour le mentorat, l’encadrement des projets complexes et la création de liens authentiques avec les apprenants. L’enseignant se recentre sur son rôle d’orchestrateur de l’apprentissage, valorisant ainsi son expertise humaine.
L’évaluation continue : Le carburant de l’engagement
Dans ce nouvel écosystème, l’évaluation ne peut plus se limiter à un examen final. Elle doit être formative et continue, axée sur le processus d’apprentissage plutôt que sur un résultat unique. L’auto-évaluation et l’évaluation par les pairs deviennent des pratiques essentielles pour développer la métacognition et l’autonomie.
Même face aux contraintes réglementaires, comme les examens finaux uniques du Ministère en Formation Professionnelle (FP), ce virage reste essentiel. L’évaluation formative continue, assistée par l’IA, devient alors un puissant outil de préparation. Elle ne remplace pas l’examen sommatif, mais maximise la pratique autodirigée et la rétroaction immédiate, garantissant que l’apprenant est mieux préparé et plus autonome le jour de l’épreuve officielle.
La rétroaction continue, facilitée par les outils numériques et l’IA, devient le mécanisme qui nourrit la motivation et guide la progression de l’apprenant. C’est la pierre angulaire qui unit les pédagogies actives et l’andragogie. L’évaluation est un puissant levier de la transformation.
L’évaluation formative et continue, facilitée par les outils numériques, permet de soutenir la motivation et d’ajuster rapidement la progression de l’apprentissage.
La résistance au changement est un obstacle majeur à la transformation, autant chez les enseignants que chez les apprenants, qui sont habitués à un rôle passif.
Relever les défis et saisir les opportunités
La transformation numérique est une feuille de route pour un changement de paradigme. Elle ne vise pas à remplacer l’humain par la machine, mais à libérer le potentiel humain pour un apprentissage plus profond et pertinent. C’est un travail de co-création qui implique l’ensemble des acteurs, du gestionnaire de PME au ministère de l’Éducation.
Le Québec est bien positionné pour orchestrer cette révolution. Les initiatives comme le projet Lab-École et le financement de projets technologiques montrent une vision holistique. La véritable valeur ajoutée réside dans notre capacité à faire le pont entre l’architecture, la pédagogie, l’humain et la technologie.
Avoir une vision holistique, c’est regarder l’ensemble d’un problème, pas juste une petite partie. Ici, ça veut dire que pour transformer l’éducation, il faut travailler en même temps sur les outils numériques, la formation des enseignants, l’architecture des écoles et les méthodes d’enseignement.
Les politiques publiques doivent être transversales, liant les investissements technologiques à la formation professionnelle des enseignants et à la réingénierie des cursus pour une intégration réussie.
La transformation de l’enseignement théorique est la feuille de route pour un changement de paradigme. Ce n’est pas une simple mise à niveau des outils, mais une réinvention profonde de la relation entre l’enseignant, l’apprenant et le savoir. Le Québec, par son approche inclusive et systémique, est bien placé pour devenir un modèle pour l’avenir de l’éducation.
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Le méta-narratif de cette transformation est le passage du rôle de l’enseignant-transmetteur à celui d’orchestrateur de l’apprentissage. La technologie prend en charge la gestion des données et la personnalisation, libérant l’humain pour l’empathie et la créativité.
Sources
Source – Dossier d’expertise Systémique: Analyse intégrée multi-facettes
Guide complet de l’IA pour PME – Forbes
The Inverted Classroom: A Modern Pedagogical Approach – Journal of Educational Technology
What is Andragogy? The Core Principles of Adult Learning – Teach Thought
The Case for Active Learning – Harvard Graduate School of Education
AI in Education: A Primer for Policymakers – Brookings Institution
Blended Learning: A Practical Guide for K-12 Educators – Edutopia
What is Andragogy? A Guide to the Theory of Adult Learning – eLearning Industry
Beyond the Hype: AI in Education – The New York Times
The Future of Work: A Global Perspective – World Economic Forum
The New Hybrid: Human-AI Collaboration – MIT Technology Review
The Neuroscience of Learning: Why We Learn Better Actively – The Learning Scientists
Learning is Not a Spectator Sport – Malcolm Knowles
Transforming Education with Technology: A Global Report – UNESCO
Le projet Lab-École: L’architecture au service de la pédagogie – Gouvernement du Québec
Statistique Canada : La participation des adultes à la formation – Statistique Canada
Les communautés de pratique en éducation – Revue Éducation et Francophonie
Le rôle de l’enseignant-orchestrateur – Université de Montréal
Analyse systémique de la formation – Université du Québec à Montréal
Rétroaction continue : L’outil clé de la motivation – Éducation Canada
Le modèle de la classe inversée – Pédagogie Québec
Gestion du changement en éducation – Direction de la formation continue, Québec
L’intégration de l’IA en éducation au Québec – Commission de l’enseignement supérieur
La gamification en éducation: succès et échecs – The Learning Journal
Projet pilote d’IA en éducation – Cégep du Vieux Montréal
L’évaluation par les pairs – Université Laval
L’importance des politiques publiques en éducation – UNESCO
La relation de confiance enseignant-apprenant – L’École de l’avenir
The Science of Learning – Centre for Educational Research and Innovation
Le rôle des technologies éducatives – Réseau Éducation-Québec
L’apprentissage par projets – Récit national de la formation professionnelle
L’importance des compétences transversales – L’actualité
L’intégration des technologies en éducation – Ministère de l’Éducation du Québec
Le Lab-École, un projet de 25,8 M$ – Journal de Montréal
Une ingénierie pédagogique pour l’Université de Toulouse – L’Étudiant
La formation continue des enseignants québécois – Fédération des cégeps
Le projet de l’Université de Géorgie Tech sur le chatbot « Jill Watson »
L’approche écosystémique de la réussite éducative – Collectif de la réussite éducative
Pédagogie active et diversité – L’inclusion en éducation
La surcharge cognitive et le blended learning – Université de Sherbrooke
Les défis de la transformation numérique des PME – Investissement Québec
La gouvernance de l’IA en éducation – Université de Montréal
Le tutorat par les pairs en éducation supérieure – Revue canadienne de l’enseignement supérieur
Guide de la formation hybride au Québec – Gouvernement du Québec
La recherche en éducation au Québec – Fonds de recherche du Québec